Sophie Pujo
Le bien-être en entreprise et la performance, quésaco ?
Le bien-être en entreprise, c’est trouver un équilibre dans le monde professionnel face au nombre croissant d’informations qui nous parviennent. Nous devons d’abord nous sentir bien dans notre corps et dans notre tête pour effectuer notre travail, aborder la relation avec les autres, répondre aux sollicitations, échanger avec les membres de notre équipe, rencontrer nos clients et fournisseurs. Ce n’est qu’au moment où nous atteignons cet équilibre physique et mental que nous allons pouvoir chercher la performance.
La performance, c’est faire en sorte qu’il y ait des objectifs clairs dans notre entreprise pour que chacun puisse se dire“qu’est-cequ’il faut que j’actionne pour atteindre ces objectifs, en individuel et en collectif ?”. Performer, c’est atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ou qui ont été fixés par notre entreprise, par une meilleure connaissance de ses points forts et de son fonctionnement.
Aujourd’hui le modèle de l’entreprise classique semble s’essouffler, que se passe-t-il ?
Il y a encore 20 ans les entreprises étaient dans un autre type de fonctionnement. Toute l’attention était portée sur la production : il fallait produire au maximum, tenir la cadence et atteindre des objectifs de rendement. Chacun était à son poste et les équipes étaient bien distinctes. Ce système convenait à l’époque car il y avait une demande qui allait dans ce sens.
Aujourd’hui tout se relie, tout devient réseau, à l’image d’internet. L’approche pyramidale et hiérarchique n’est plus le modèle dominant : l’écosystèmetend vers un modèle horizontal à l’image de l’intelligence collective où chacun est responsable et peut exposer ses idées calmement. C’est cette notion qui détermine aujourd’hui le bien-être et la performance.
Mais cette évolution oblige les entreprises à changer leurs habitudes de travail et toutes ne sont pas prêtes à le faire. Cette résistance au changement amène certaines d’entre elles à vivre difficilement cette période de transition.
Y a t-il des signes révélateurs d’une transition difficile ?
De manière générale, l’évolution rapide des techniques de communication ne facilite pas cette transition. Par exemple, il est devenu compliqué de faire une stratégie de communication globale : il y a tellement de paramètres qu’il n’y a plus une solution unique pour attirer de nouveaux clients.
Le mail est un autre exemple : à l’origine canal d’information, il est désormais utilisé comme un véritable outil de communication. Or, l’outil d’écriture est fait pour amener une information, pas pour participer à un système de communication complexe. Le risque est de ne pas se faire comprendre, ou de croire que l’autre a mal compris. Ainsi, dans la recherche de bien-être et de performance, le mail peut apparaître comme un véritable danger, contre productif. C’est un bel outil qui est très mal utilisé dans de nombreuses entreprises.
Dans ce contexte, comment les entreprises peuvent-t-elles réagir ?
Il est important pour un chef d’entreprise de pouvoir se poser pour admettre que ce changement existe, au lieud’être en résistance perpétuelle. C’est cette résistance qui fait que les résultats ne sont parfois pas au rendez-vous, que l’angoisse demeure et que le bien-être et la performance n’ont pas leur place.
Il est vrai que les grands comptes ont aujourd’hui plus de facilité à enclencher cette transition car ils ont plus de moyens humains à dédier à ces nouveaux enjeux. Mais il y aussi d’autres entreprises qui pourraient très rapidement arriver à retrouver un équilibre et une organisation en mettant en place des actions favorisant le bien-être et la performance. Cela veut dire être ferme quand on doit être ferme pour atteindre nos objectifs, et aussi permettre à l’équipe de travailler dans une ambiance agréable où la confiance est importante. Il s’agit d’apprendre à mieux communiquer pour réussir ensemble. Aujourd’hui les entreprises qui fonctionnent vont dans ce sens là. Malheureusement pour les autres, plus elles attendent pour passer le cap, plus ce sera difficile.
En tant que coach et formatrice, quel est ton rôle dans cette transition ?
Faire appel à un coach permet d’accompagner ce changement en douceur. Je porte un regard extérieur qui aide à prendre du recul, à révéler les points forts de l’organisation et du fonctionnement de l’entreprise et à apprécier le niveau de performance de chacun. A travers des accompagnements de Dirigeants et Managers et des ateliers de cohésion d’équipe, j’amène l’équipe à se poser les bonnes questions, à trouver des réponses et à(re)découvrirle potentiel et les qualités de chacun.